"La situazione sta peggiorando. Gridate con noi che i diritti umani sono calpestati da persone che parlano in nome di Dio ma che non sanno nulla di Lui che è Amore, mentre loro agiscono spinti dal rancore e dall'odio.
Gridate: Oh! Signore, abbi misericordia dell'Uomo."

Mons. Shleimun Warduni
Baghdad, 19 luglio 2014

29 marzo 2017

IRAK – « de Qaraqosh au camp de Nishtiman a Erbil, témoignage d’humanité »


En Irak, à Erbil, nous avons recueilli le témoignage du docteur Rabia, ancien habitant de Qaraqosh et déplacé avec sa famille depuis près de 3 ans à cause de l'état islamique.

« On m’appelle Docteur Rabia du fait de mon diplôme de vétérinaire, j’ai une famille aimante et était un Irakien comme tant d’autres jusqu’en août 2014. Ma vie a basculé avec l’arrivée de l’Etat islamique dans la plaine de Ninive, pour le meilleur et pour le pire. Propriétaire d’une belle maison, je me suis retrouvé sans rien excepté ma voiture, avec des enfants à charge.
L’humiliation d’être un déplacé, la vue des familles dormant dans les jardins publics d’Erbil m’était insupportable. Ayant appris qu’un grand nombre d’appartements de l’immeuble Nishtiman, dans le centre-ville, étaient vides, j’ai négocié avec son propriétaire pour y établir des déplacés en quelques jours. Réalisant que le bâtiment Jihan Center, situé en face et appartenant au même propriétaire, était vide également, j’ai obtenu que nous nous y installions moyennant la rénovation du lieu. L’Œuvre d’Orient et le Centre de Crise du Ministère des Affaires Etrangères français ont fourni les finances et nous le savoir-faire technique et les bras disponibles : nous étions tous sans emploi ! Je me suis retrouvé chef de chantier improvisé durant les deux mois suivants et m’occupe actuellement d’assurer le bien-être de 400 familles en exil, soit quelque 2000 personnes.
Quand je réalise le chemin parcouru, à titre individuel et collectivement, je suis fier de ce que nous avons accompli. Ces épreuves m’ont fait réaliser la fragilité de mes richesses matérielles et l’importance d’être solidaires et dignes. Je n’ai rien fait de remarquable : tout cela est arrivé et j’ai réagi du mieux que je pouvais. La foi m’a aidé à garder confiance dans les moments de doute et à communiquer mon enthousiasme aux autres. Etre résilient fut et est toujours une nécessité et une évidence. Je porte d’ailleurs une croix toute simple, sans image de Jésus crucifié, afin de mettre en valeur l’espoir et la promesse de résurrection ».